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 (soren) ☆ you can't plan on the heart.

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Rikke Falke

Rikke Falke
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date d'inscription : 23/04/2014
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étude/emploi : bibliothécaire, comédienne.
ton conte préféré : la fille aux allumettes.
MessageSujet: (soren) ☆ you can't plan on the heart.   (soren) ☆ you can't plan on the heart. EmptyJeu 24 Avr - 21:40

C'était une nouvelle journée qui commençait, une journée comme les autres, encore cette même routine dans laquelle la jeune Rikke semblait ancrée depuis trop longtemps. Quelques années plus tôt, il n'y aurait rien eu de dérangeant là dedans à ses yeux. Elle aurait pu se plaire dans cette routine. La jeune femme n'avait que très rarement rêvé d'une vie plus palpitante que celle qu'elle avait. Depuis le jour où elle avait arrêté de s'imaginer devenir une princesse ou une sirène, elle avait toujours d'une vie particulièrement simple, rangée et sans encombre. C'était ce qu'elle avait aujourd'hui, ou ce qu'elle semblait avoir en tout cas. Une chose était sûre, sa vie semblait être réglée à la minute près. Elle savait de quoi ces journées seraient faites et chacune d'entre elle ressemblait à la précédente. C'était ce qu'elle avait attendu de sa vie pendant de nombreuses années et pourtant à présent, elle souhaitait qu'enfin arrive l'évènement qui viendrait rompre un peu avec sa routine. Elle ne demandait pas grand-chose, elle n'avait pas l'impression de demander grand-chose. Elle voulait simplement que son frère se réveille. S'il ouvrait enfin les yeux, alors elle saurait que quelque chose allait enfin changer dans sa vie. D'un point de vue extérieur, il s'en passait des choses dans sa vie, elle avait décroché un rôle au théâtre, ce n'était pas rien, mais elle ne pouvait pas comparer ça au réveil de son frère et c'était, vraiment la seule chose qui comptait à ses yeux, la seule chose qui pourrait la faire sortir de son train-train déprimant. Encore aujourd'hui, elle voulait croire que c'était la bonne journée, qu'avant le coucher du soleil, son frère serait enfin réveillé. C'était probablement ces beaux espoirs qui permettaient à la jeune femme de trouver le courage de se lever chaque matin et d'aborder la journée avec un sourire aux lèvres. Des sourires elle en avait à revendre, dès le matin devant sa cafetière où lorsqu'elle se mettait à chanter comme une folle sous sa douche, donnant probablement à son chat l'envie de devenir sourd. Elle souriait également dès qu'elle arrivait au travail, puis à chacun des clients qui venaient s'adresser à elle. Elle souriait même au type étrange qui la regardait bizarrement chaque midi quand elle s'arrêtait acheter un sandwich, toujours au même endroit et toujours la même chose. Bien qu'elle n'était pas sûre que lui sourire à celui-là c'était une bonne chose. Bien entendu, c'était avec un grand sourire aux lèvres qu'elle se présentait aux répétitions pour la pièce et c'était avec ce même sourire qu'elle quittait le théâtre. C'était quand elle arrivait à l'hôpital, alors que la journée touchait à sa fin, que le soleil descendait lentement mais sûrement dans le ciel, que les choses devenaient compliquées. Elle voulait bien sourire aux infirmières, elle les connaissait si bien depuis le temps, mais dès qu'elle entrait dans la chambre de son frère et qu'elle le voyait là, toujours endormi aussi profondément, elle ne trouvait plus la force de sourire. Ce n'était pas non plus aujourd'hui qu'il se réveillerait. C'était tout ce qu'elle pouvait admettre alors qu'elle se laissait tomber dans cette chaise auprès du lit. Cette chaise qui était toujours là, personne ne la bougeait parce que tout le monde savait que Rikke allait revenir. Elle revenait tout le temps, elle reviendrait toujours. Si ça devait durer encore des années, elle continuerait encore de venir. Elle n'allait pas abandonner son frère, il aurait fait la même chose si ça avait été le contraire. Il se serait levé contre ses parents pour les empêcher de débrancher les machines, il l'aurait fait tout comme elle l'avait fait. Quand enfin, il ouvrirait les yeux, ses parents serait bien obligés de la remercier de les avoir empêchés de commettre la pire erreur de leur vie. Envers et contre tous, la jeune femme continuait de garder espoir, c'était la meilleure chose à faire puisqu'elle refusait de voir son frère partir et tant qu'il était là, dans ce lit d'hôpital et qu'elle pouvait entendre la machine biper aux battements réguliers de son coeur, ça lui suffisait à se convaincre que son frère n'était pas mort et ça la soulageait d'une peine qu'elle ne voulait jamais avoir à connaitre. Ses parents disaient qu'elle vivait dans le déni, n'importe quel psychologue censé dirait la même chose, n'importe qui d'à peu près réfléchi, penserait certainement la même chose. Mais elle n'écoutait pas, elle ne voulait rien savoir, elle n'avait pas envie d'enterrer son frère cadet, elle n'avait pas envie de vivre sans lui, alors, bêtement peut-être, elle gardait espoir, persuadée qu'un jour, il reviendrait.

Les médecins ne partageaient pas le même avis que la jeune femme et ce depuis longtemps déjà. Ils disaient tout un tas de trucs, du jargon médical qu'elle ne voulait pas comprendre, qu'elle ne voulait même pas entendre. Ils pouvaient s'adresser à elle comme si elle était elle-même médecin depuis plusieurs décennies ou bien comme à une gamine qui aurait à peine prononcé son premier mot, ça n'avait pas d'importance, elle ne voulait rien entendre. Elle avait l'impression que tout ce qui les intéressaient, c'était les organes de son frère, ceux qui étaient encore viables, ceux qu'on pouvait donner à des patients pour leur sauver la vie. Rikke avait toujours été une jeune femme plutôt généreuse, toujours prête à aider son prochain, elle avait déjà fait du bénévolat à plusieurs reprises, pour les sans-abris, pour les orphelins, les enfants malades et pour les animaux. Mais jamais elle n'accepterait qu'on tue son frère pour sauver la vie de quelqu'un d'autre. Même de quelqu'un qui - d'après les médecins - avait plus de chance que son frère de s'en sortir. Elle était peut-être égoïste et si la famille d'un de ces patients presque mourant venait lui demander de l'aide, même en la suppliant, elle ne pourrait, toujours pas accepter. Elle n'était pas faiseuse de miracle, elle ne pouvait pas aider n'importe qui ayant besoin d'un nouvel organe et si ces gens tenaient tant à leur patient malade, alors ils devraient comprendre son point de vue. Enfin, heureusement pour elle, pour l'heure, il n'y avait que les médecins qui venaient sans cesse l'importunée avec cette histoire. Comme si d'un jour à l'autre elle aurait eu la révélation qui lui permettrait d'abandonner son frère. Ce n'était pas impossible, après tout, il lui semblait que c'était ce qui était arrivé à ses parents. Elle avait eu l'impression qu'un jour, ils espéraient encore qu'Adrian se réveille et que le lendemain, ils avaient tout simplement perdu espoir. Ça avait sûrement pris plus de temps, mais elle n'avait rien vu, trop attachée à son propre point de vue, à cet espoir qui restait attaché en elle, alors même que tout le monde semblait lui dire qu'il était trop tard. Elle savait d'avance ce que le médecin qui venait d'entrer dans la chambre en lui demander s'il pouvait lui parler, allait lui dire. Les mêmes choses qu'on lui avait déjà dites cent fois sans qu'elle ne les écoute. Elle laissa échapper un soupire avant de lâcher la main de son cadet qu'elle serrait dans la sienne depuis qu'elle était entrée dans la pièce. Elle préférait parler dans le couloir, persuadée qu'il pouvait entendre, elle préférait parler avec les médecins le plus loin possible de lui. « Je vous écoute. » Les bras croisés sur la poitrine, elle écoutait en effet l'homme en face d'elle. Écouter était peut-être un bien grand mot, chaque phrase qu'il prononçait lui hérissait presque les poils tellement la colère montait en elle, si bien qu'elle se disait qu'elle ferait mieux de simplement faire comme si elle l'écoutait, sans réellement le faire, mais certains mots continuaient quand même à franchir sa barrière d'attention à a pénétrer au fond de son cerveau, créant encore et toujours cette même poussée de colère. Il n'y avait probablement qu'ici, dans cet hôpital, en face de ces fichus médecin qu'elle était capable de ressentir une telle colère. Elle était d'un naturel plutôt calme d'habitude, une ville gentille et attentive qui pensait qu'il n'était pas nécessaire de s'énerver pour régler les conflits, il fallait, d'après elle, simplement dire les choses comme elles étaient. Une technique qui n'avait pas toujours fait ses preuves, parfois, une trop grande franchise n'était pas la solution à aborder. Mais là, c'était peut-être l'homme en face d'elle qui était un peu trop franc avec lui, ou bien ses paroles qui allaient trop à l'encontre des convictions ancrée au plus profond de l'idéologie de la jeune femme, mais le fait était qu'elle se sentait sur le point d'exploser. Ce qui devait arriver arriva. Sans qu'elle-même n'ait conscience de ce qu'elle faisait son poing vint heurter le visage du médecin en face d'elle. Elle n'était pas bien forte comme fille, mais assez pour provoquer un saignement sur le visage du médecin. « Vous allez arrêter de me parler de mon frère comme s'il était mort ! Si vous voulez toucher à un de ses organes il faudra me passer sur le corps ! » Elle avait parlé plus fort qu'elle ne l'aurait voulu, non, elle avait hurlé dans l'hôpital, comme une folle bonne pour la psychiatrie et rapidement, il avait fallu qu'on vienne la retenir avant qu'elle ne se mette à continuer de taper sur le médecin. « Lâchez-moi ! » La voilà devenue la nouvelle attraction de l'hôpital alors qu'elle se débattait comme une folle contre le type qui la retenait, qui faisait deux fois sa taille et qui était taillé comme une armoire à glace. Alors qu'elle s'agitait dans tous les sens et qu'elle criait pour qu'on la lâche, elle commençait à pleurer, la voilà, définitivement bonne pour l'asile.
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Søren Larsen
★ les fleurs de la petite ida

Søren Larsen
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MessageSujet: Re: (soren) ☆ you can't plan on the heart.   (soren) ☆ you can't plan on the heart. EmptyJeu 24 Avr - 23:26








Les hôpitaux c'est blanc, les hôpitaux il y fait toujours froid, les hôpitaux, ce sont des limbes. A force d'y passer du temps, de pouvoir admirer les visages marqués par la maladie, Søren a fini par donner un nom à ce lieu. Il y a les morts, les vivants, ils se claquent dedans, et ne se rendent pas compte de leur situation. Ceux qui respirent ne voient pas pourquoi ils le font encore, quant à ceux qui voient le bout du tunnel, ils refusent cette idée qu'ils puissent partir la seconde d'après. Les limbes. Là où deux mondes se frappent, là où tout se regarde avec un oeil curieux, où tout passe le plus lentement du monde. Depuis quelques minutes déjà, la bouche ouverte, le médecin regarde, s'amuse à regarder l'état de sa gorge. C'est habituel, il ne serait même pas étonnant qu'il le connaisse sur le bout des doigts. Oui, ce type connaît Søren, et lui ne le connaît pas aussi bien que ça. Il ne se souvient jamais de son nom de famille, mais ce qui le marque toujours quand il vient dans cette pièce, c'est cette odeur de menthe. Toujours un chewing-gum dans le bec, un sourire digne des plus belles pubs pour dentifrices. Il est pas mauvais, pas profondément stupide et dédaigneux, c'est un médecin comme un autre, un compatriote qui s'inquiète pour un autre. Quelques années auparavant, le metteur en scène passait ses heures en ces lieux parce que rien n'était simple, que la tentation de se faire poignarder de l'intérieur était toujours présente. Il pétait parfois les plombs, gueulait parce qu'il en avait le besoin irrépressible, il devait se faire calmer, il devait de toute façon guérir. Maintenant ? Plus régulier, une petite fois tous les trois mois, pour vérifier qu'il ne retombe pas dans ses vices, dans ses démons et ses horreurs. Le doc' est perplexe, il fronce les sourcils, zieute de haut en bas, de bas en haut, Søren quant à lui, il ne réagit pas. Après tout à quoi bon ? Il se doute de ce qu'il a dire. « Aucune lésion dans la gorge, c'est plus que positif. » A dix-neuf ans, il se sentait pousser des ailes quand cet homme lui disait ça. Maintenant, il n'y porte plus aucune attention, il se considère un type comme un autre, vivant simplement parmi ses congénères. Une petite part de lui pourtant persiste à lui répéter qu'elle est là, qu'elle frappe à sa porte et qu'un jour, elle reviendra lui pourrir le peu de bonne volonté qu'il lui reste. Il ne se fait plus de mal, il ne se fait plus rien. « Je reste sceptique malgré tout, vous avez maigri. » Søren hausse les épaules un peu bêta. Il oublie parfois, c'est tout idiot, il le sait, s'en rend compte, mais il ne se souvient pas quand il doit avaler quelque chose, son travail s'occupe de le nourrir et ça lui suffit. Pourtant il sait que si ça continue, il va retomber dans cette spirale dégoûtante, on l'obligera à avaler quelque chose de sain comme ils disent. Sain de quoi ? Une carotte ça rend aimable, c'est aussi bon pour la vue, et surtout ça te donne de la force. Un rire sec lui échappe à cette idée alors qu'il marmonne dans sa barbe de trois jours. « J'vais bien, j'vous assure. Voyez bien que j'suis pas retombé, et ça va faire.. bientôt quinze ans. J'mérite un bonus à ce stade, non ? » Il veut sortir, il n'en peut déjà plus. A force de trop parler, les gens finissent par s'étaler jusqu'à ce que la conversation perde de son sens. Le doc' comme il aime à l'appeler aborde un sourire, il n'est pas convaincu, pas autant qu'il le voudrait. Quoiqu'il dise, de toute façon, il ne peut rien faire contre lui pour le moment. Søren est libre, comme une plume, un oiseau ou une autre bêtise de ce type, il n'a rien, juste des conseils à lui filer. Il se redresse pendant que l'homme en blouse blanche s'affale dans son siège, mains jointes, il va avoir droit à un sermon. « Vous savez comment ça risque de se finir si ça continue ? Je sais pertinemment que votre trouble n'est plus présent, mais vous laisser dépérir n'est pas la solution. » Des grands mots, de belles paroles. Un soupir lui échappe alors qu'il passe une main distraite dans sa tignasse indomptable, bien sûr, c'est dans ses plans, il compte se laisser mourir de faim alors qu'il prépare un spectacle depuis des mois, alors qu'enfin il se sent véritablement bien. C'est vrai, il devrait se laisser crouler comme un vieux débris pour lui faire plaisir. « Boulimie j'veux bien, dépression on r'passera doc'. Ma tête va bien, j'entends pas de petites voix qui me poussent à faire des conneries, je m'sens pas comme une pourriture rongée par les regrets, j'vais bien, encore une fois. » Le médecin ne peut qu'hocher la tête face à ce petit discours, de toute façon il n'a plus rien à dire, à moins de l'énerver ne serait-ce qu'un minimum. Son coeur claque à vive allure, il veut partir le plus vite possible de cet endroit. Il a beau se souvenir de quelques infirmières, des murs qui ne se finissent jamais, il n'aime pas les hôpitaux. C'est en quelque sorte un asile, c'est l'endroit dont on sort jamais, c'est la case aux pestiférés.

Il a besoin d'une clope.
C'est la seule pensée qui lui traverse l'esprit, une cigarette pour lui calmer les nerfs sur son autobiographie. Contrairement à Svend, il ne s'enchaîne pas des paquets, mais parfois, dans ces journées perdues où il évite de croiser son reflet, il en a besoin. Un calmant qui peut lui arracher les poumons, les remplir de goudrons. Peu importe qu'il se dit, de toute manière les meilleurs partent en premier, les brisés comme lui partent toujours les derniers. C'est bien connu, alors quitte à se vanter d'avoir une petite dose d'éternité, autant essayer de la jeter un peu contre un mur, la tester à la manière des inconscients. Parfois, Søren aimerait être un robot, pouvoir appuyer sur un bouton et fermer les clapets autour de ses oreilles, clore ses yeux et avancer sans aucun doute dans les couloirs, pour ne croiser personne, pour n'avoir aucun souvenir d'une journée comme celle-ci. Il aimerait. Mais entre ce qu'il aimerait et la vérité, toute une nuance s'en échappe, ses pensées sont futiles, se coincent entre le chemin de l'homme et de l'enfant. Oui, Søren aimerait beaucoup mais ne peut pas. Ce n'est qu'un être humain, un pauvre tas de viande qui se contente de subir les ravages du temps. « Vous allez arrêter de me parler de mon frère comme s'il était mort ! Si vous voulez toucher à un de ses organes il faudra me passer sur le corps ! » Sa bulle vient d'éclater, alors prêt à se tirer le plus loin possible de cette cage aux lions, il s'arrête d'un coup sec. Cette voix, il la connaît. Il n'a pas eu le temps d'assimiler les mots de manière concrète, mais il la connaît. Pourtant, elle n'est pas comme d'habitude, elle apporte des sensations étranges, comme une rage cachée durant bien trop longtemps dans une bouche qui avait bien trop à dire. Un froncement de sourcils, il a le temps de se retourner pour voir ce moment fatidique. Il la voit de dos, ce qu'il remarque surtout c'est une main qui s'éclate sur un nez, un petit poing visiblement dévastateur qui pousse le médecin à reculer d'un pas au moins. Pour une fois, tout se passe vite à son plus grand étonnement, si bien qu'il a du mal à comprendre la scène. Un type bien plus grand attrape le poignet délicat de la donzelle. Cette donzelle qu'il connaît, cette donzelle dont il ne se lasse que trop rarement. « Lâchez-moi ! » Rikke. A croire qu'elle le suit partout, ou qu'au contraire c'est lui qui se fait passer pour un cinglé obsessionnel. Rien ne va visiblement, il ne peut pas partir sans s'en être mêlé, c'est comme ça, il ne cherche même plus à savoir pourquoi. Quand elle est là, il veut pouvoir apaiser ses maux, ce coup-ci est bien différent mais la réflexion sera pour plus tard. Ses pas le mènent directement à la scène, nom d'un chien, ce crétin va finir par la casser en deux s'il continue comme ça. « Wow, wow, wow. Vous allez finir par lui éclater l'avant-bras si vous continuez comme ça. » L'homme le regarde avec un air dédaigneux. Il a l'air de savoir ce qu'il fait, à la fois il lui rappelle ces hommes dans les foires, ceux qui jettent les pauvres monstres sur la scène avec un rire mauvais. « J'la connais, j'vais la calmer. Alors, vous pouvez la lâcher, d'accord ? » A en juger par la peau de Rikke qui blanchit encore un peu, il resserre son étreinte l'espace d'une seconde ou deux, il pourrait faire pire et lui planter une piqûre dans le cou après tout. Elle s'en sort presque bien. Presque. Il relâche la poupée de porcelaine d'un coup en beuglant. « La prochaine fois on vous mettra sous sédatif, modérez votre colère. » Søren hoche la tête comme le dernier des hypocrites. Le personnel s'éloigne, même si tous les regards se plantent sur eux il reste concentré sur Rikke. Un frisson lui traverse l'échine quand enfin, il peut la voir de face. Des larmes ont coulé, la douleur a marqué sa peau à vif, même ses yeux n'arrivent pas à mentir. Un peu rouges, juste assez pour se trahir. Malgré tout, il se sent con, parce qu'aucune autre insulte ne lui vient à l'esprit. Il ne sait pas quoi dire, il pourrait faire comme si de rien n'était et pourtant, ce tableau lui fait un mal de chien. Son masque tombe, un petit sourire en coin daigne s'afficher sur son visage alors qu'il s'amuse encore une fois à la détailler. « Quelle baigne. » Un sujet puissant certes. « J'pensais pas, sincèrement, j'en apprends un peu plus chaque jour sur toi. » Une conversation banale dans un lieu morbide, bravo. Søren se pince la lèvre inférieure, c'est ridicule. Il se voile presque les yeux pour ne pas voir le problème, ou plutôt, c'est qu'il hésite à foncer dedans tête baissée. Après tout, Rikke il ne sait pas très bien qui elle est, c'est une inconnue d'une certaine manière, il ne devrait pas faire ça. Sa fausse joie s'efface pour laisser place à une mine déconfite. « J'sais que la question que je vais te poser est la plus débile au monde, faut croire que c'est dans les politesses. » Il s'égare un peu, se sent comme un enfant face à sa grosse bêtise. « Tu peux m'détester sur le coup même, mais, tu vas bien ? » Non bien sûr que non. Mais cette question, la fameuse, la grande, la magique, elle engendre des discussions qui ne font pas forcément plaisir. Le tu vas bien est un stratagème vicelard pour faire avouer la peine, le tu vas bien c'est la connerie humaine dans sa splendeur. Il aurait dû sortir et se fumer une clope. Il aurait dû. Mais Rikke est là.
Rikke se brise en mille morceaux.
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Rikke Falke

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MessageSujet: Re: (soren) ☆ you can't plan on the heart.   (soren) ☆ you can't plan on the heart. EmptyVen 25 Avr - 18:12

Dans sa vie, rares avaient été les fois où la jeune Rikke s'était vraiment mise en colère contre quelqu'un. Bien entendu, elle se souvenait de l'histoire du vétérinaire, impossible d'oublier les anecdotes qu'on lui avait rabâchées pendant une grande partie de son existence. Elle se souvenait aussi des colères qu'elle avait pu piquer à cause de son frère, pour des broutilles la plupart du temps, quand elle avait été une adolescente qui avait besoin de s'exprimer en hurlant sur tout le monde et sur n'importe qui. Bien-sûr qu'elle se souvenait de s'être considérablement énervée contre quelques-uns de ses ex-petits-amis, et chacun d'eux le méritait. Cependant, en vingt-six longues années de vie, le compte de ses grosses colères restait assez faible. C'était une jeune femme calme, un manuel de yoga à elle toute seule tellement elle semblait savoir gérer sa colère à la perfection. Elle avait une patience en or et une très grande maitrise d'elle-même, des qualités qu'on avait souvent remarquées chez elle. Il y avait pourtant des moments où, à force de trop accumuler il fallait qu'elle explose. Le lieu, l'heure et l'endroit étaient parfaitement indéfinissable à l'avance. Il suffisait qu'une goutte d'eau fasse déborder le vase pour que la tempête se déchaine. Au beau milieu d'une rue, dans son appartement ou dans un couloir d'hôpital, ça n'avait pas la moindre importance. Qu'on la regarde comme si elle était bonne à enfermer, ça n'avait pas non plus d'importance. Là, ce soir à l'hôpital, elle était arrivée à un point où, plus rien ne comptait à ses yeux. C'était la peine qu'elle accumulait jour après jour depuis plus d'un an, la colère qui s'ancrait en elle avec un peu plus de force à chaque fois qu'on venait lui dire qu'il fallait qu'elle arrête de croire que son frère allait se réveiller. C'était un surplus d'émotion qu'elle ne pouvait plus garder en elle désormais, il fallait qu'elle les libère, qu'elle déverse tout son ressenti sur le premier qui aurait un peu trop titiller ses pauvres nerfs et, ce soir, il avait fallu que ce soir sur le médecin qui était venu vers elle pour tourner à nouveau le couteau dans la plaie. N'étaient-ils pas censés être dotés de compassion les médecins ? N'était-ce pas leur rôle que d'aider les gens à se sentir mieux ? Alors, pourquoi diable est-ce que celui là - et il n'était pas le premier - avait décidé de venir blesser davantage la pauvre femme qu'elle était ? Ils devaient sauver Adrian, pas essayé de la convaincre de le laisser tomber, il devait l'aider à aller mieux, pas l'enfoncer un peu plus à chaque mot qu'ils prononçaient. C'était ainsi qu'elle, elle voyait le métier de médecin, des personnes censées venir en aide à ceux en ayant besoin. Ce n'était pourtant pas ce qu'elle voyait là, dans cet hôpital. En plus de ne pas l'aider, ni elle ni Adrian, il perdait un temps précieux en venant lui parler, en venant partager avec elle, toutes ces horribles idées. Il aurait mieux fait de ne pas l'approcher, d'utiliser son temps libre pour aller sauver une vie, puisque c'était en ça que consistait son métier. Au moins, s'il l'avait fait, il se serait au moins épargné une rhinoplastie d'urgence. Une chance pour lui, il était à l'hôpital ! Si son nez était cassé, il trouverait vite quelqu'un pour s'occuper de lui. Enfin, qu'on ne lui fasse pas croire qu'elle avait assez de force pour casser le nez de quelqu'un. C'était peut-être une partie du corps particulièrement sensible, mais du haut de ses un mètre cinquante-sept, elle n'avait rien d'une championne de kick boxing. C'était à peine si elle était capable de faire du mal à une mouche. Heureusement, son chat s'occupait de les manger celles-là, au même titre que les araignées qui la faisait hurler de peur mais qu'elle était bien incapable de tuer. Il n'y avait pas à dire, en principe, la jeune Rikke avait tout d'une femme particulièrement douce. Sa mère disait souvent qu'à force de lire des contes, elle se prenait tellement pour une princesse qu'elle avait finie par en prendre certains traits. Il fallait croire que les princesses modernes se mettaient à donner des coups de poings à ceux qui les embêtaient trop. Au moins, celui là s'y reprendrait à deux fois la prochaine fois qu'il aurait l'idée stupide de venir lui parler des organes de son frère. Qu'il se mêle de ce qui le regarde au lieu de l'importuner. Certes, c’était son métier de s’occuper de ça, n’importe qui dirait ça, mais pas Rikke.

La suite se déroula trop vite, presque trop vite pour le cerveau de la jeune femme. Elle avait senti une poigne de fer bloquer ses gestes. Elle avait essayé de se débattre en vain en hurlant pour qu'on la lâche, des cris étouffés par des sanglots qu'elle ne contrôlait plus. « Wow, wow, wow. Vous allez finir par lui éclater l'avant-bras si vous continuez comme ça. » Cette voix, elle la connaissait, cette voix, elle avait l'habitude de la rassurer sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Non, elle ne l'expliquait pas, mais cette voix, elle aimait l'entendre et là, elle avait eu le mérite de stopper les gestes brutaux qu'elle effectuait pour pouvoir se débattre. A travers ses larmes, elle pouvait le distinguer. Søren. Elle ne savait pas ce qu'il faisait là, ils n'avaient pas l'habitude de se voir ailleurs qu'au théâtre, c'était normal après tout, il était le metteur en scène de la pièce dans laquelle elle jouait. Il était juste le metteur en scène pour lequel elle travaillait. Pourquoi est-ce le simple son de sa voix lui faisait un tel effet ? C'était un mystère même pour elle. Peut-être, parce que, cette voix qui était la sienne avait été la première à lui annoncer une bonne nouvelle, depuis de très nombreux mois, quand il lui avait dit qu'il la prenait pour la pièce. Il avait été celui qui avait ravivé l'espoir dans son coeur meurtri, un coeur qui n'en finissait pas de souffrir, mais, une bonne nouvelle de temps en temps, ça faisait toujours du bien. « J'la connais, j'vais la calmer. Alors, vous pouvez la lâcher, d'accord ? » Elle, elle ne disait plus rien, elle voulait juste qu'on la lâche et le seul mouvement qu'elle faisait à présent consistait à essayer de ramener son bras vers elle pour qu'on lui en laisse enfin le plein contrôle, mais, l'homme qui la tenait avait beaucoup plus de force qu'elle. Enfin, elle sentit la pression se dégager de son membre et elle put ramener son bras vers elle pour frotter doucement la partie endolorie, marqué par une grande trace rouge. « La prochaine fois on vous mettra sous sédatif, modérez votre colère. » Elle serra les dents avec force, retenant une insulte à l'égard de cet homme. Il ne savait même pas de quoi il parlait, modérer sa colère hein ? Elle aimerait bien voir comment il gérerait la situation à sa place. Elle voulait également lui dire que s'il essayait de la toucher avec un sédatif elle lui ferait avaler sa seringue, mais c'était une chose qu'il valait mieux qu'elle garde pour elle, d'autant plus que ce ne serait que des paroles en l'air, elle ne faisait définitivement pas le poids contre cet homme. Enfin, la scène commença à se dégager, les gens cessaient d'être là, agglutinés autour d'eux comme s'ils observaient un spectacle grandiose et l'air semblait commençait à revenir au fur et à mesure que l'espace se dégageait. En face d'elle maintenant, il n'y avait plus que Søren. Elle détourna vite le regard comme si ça suffisait à cacher ses larmes et toute la honte qu'elle avait l'impression d'avoir gravée sur le visage. Elle s'appliqua à passer ses doigts sur ses joues pour les essuyer. Elle ne pouvait cependant pas effacer le rouge qui les coloraient, pas plus que les trainées de maquillage qui semblaient à présent incrusté dans sa peau. « Quelle baigne. J'pensais pas, sincèrement, j'en apprends un peu plus chaque jour sur toi. » Elle laissa échapper un léger nerveux alors que, tête baissée elle continuait de se frotter les coins des yeux. Enfin, elle releva la tête vers lui un sourire presque forcé sur les lèvres. « Mon rêve était de devenir boxeuse professionnelle, mais je n'avais pas la taille. » Une tentative d'humour, légèrement ratée, elle n'était pas connue pour son sens de l'humour et elle n'avait pas le visage de la fille en train de plaisanter à l'heure actuelle. « J'sais que la question que je vais te poser est la plus débile au monde, faut croire que c'est dans les politesses. » Elle arqua légèrement un sourcil en fixant l'homme qui lui faisait face. Attendant la dite question, bien qu'avant même qu'il ait ouvert la bouche, elle aurait aisément pu deviner les mots qui allaient en sortir. « Tu peux m'détester sur le coup même, mais, tu vas bien ? » Elle esquissa un léger sourire, lui aussi il aurait facilement pu deviner ce qu'elle allait répondre, alors qu'elle s'efforçait de sourire comme si rien de tout ce qui venait de se passer n'avait d'importance. « Oui, oui, ça va. Ne t'inquiète pas. Ça n'arrivera jamais au théâtre, je te le promets. » Elle n'avait pas envie de perdre sa place parce qu'elle venait de montrer une facette d'elle-même peu à son avantage, elle avait besoin de ce rôle, elle aimait ce rôle, elle aimait la pièce. « C'est juste cette atmosphère, l'hôpital ... Tout ça ... C'est épuisant. » Elle laissa échapper un soupire, légèrement tremblant alors qu'elle fermait les paupières, cherchant en son fort intérieur de quoi se redonner un semblant de contenance et de crédibilité. Finalement, elle rouvrit les yeux un court instant plus tard, sans pour autant avoir l'air plus à l'aise, elle tripotait nerveusement la petite sirène accrochée à sa chaine, comme dans un besoin fou de s'occuper les doigts. De sa main libre, elle désigna du pouce le couloir derrière elle. « Il y a un coin là-bas, pour les fumeurs, dehors. Je ne fume pas mais j-je vais aller dehors ... cinq minutes. » Elle recula d'un pas. « Merci beaucoup et encore désolée. Je ne te retiens pas, tu es probablement là pour quelque chose, donc ... » Elle regarda rapidement tout autour d'elle, les murs blancs de cet hôpital, cette ambiance morbide partout. Oui, il était forcément là pour une raison, on ne venait pas ici pour rien et il était impossible que cette raison puisse être elle. « On se voit demain. Bonne soirée. » Elle lui adressa un léger sourire, encore une fois, avant de tourner les talons et de partir à pas pressés vers la parcelle extérieure. Une fois dehors, c'était, presque titubante qu'elle vint s'asseoir sur un banc, comme épuisée par tout ça, épuisée par la vie qui ne semblait, finalement, pas aller en s'améliorant.

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Søren Larsen
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MessageSujet: Re: (soren) ☆ you can't plan on the heart.   (soren) ☆ you can't plan on the heart. EmptyDim 27 Avr - 12:44








Le temps s'est arrêté, la terre ne veut plus tourner. C'est ce que Søren se dit en ce moment, il oublie qui il est, il se concentre juste sur des traits, sur un visage affreusement meurtri. Elle qui est toujours si bien maquillée, elle qui fait toujours office de perfection faite, d'une princesse sortie directement d'un conte de ce cher Andersen. Elle qui donne cette impression que rien ne la touche, que la vie ne cesse de lui sourire et que son avenir fleurira comme elle peut s'épanouir. Pourtant, Rikke, c'est qu'un être humain, c'est qu'une personne comme une autre qui cache ses monstruosités, parce que sur cette planète, personne ne doit les voir. Avoir peur, c'est aussi savoir la contrôler, et quand on la contrôle, on peut faire d'un simple mortel une poupée. La peur ça prend aux tripes, ça retourne l'estomac jusqu'à vous faire dégobiller. La peur ça vous fait battre le coeur jusqu'à ce qu'il éclate en un miasme rougeâtre et puant. La peur, ça peut se lire dans des yeux fatigués, la peur n'arrête jamais de travailler. La peur. La peur. Il peut la sentir, il peut la voir sur son visage pâle, entre les pores de sa peau. De quoi exactement ? Oh, elle se manifeste par le biais d'une bête, d'une sensation étrange dans le corps ou encore d'une personne. A y réfléchir plus sérieusement, deux questions se posent : est-ce son propre cas qui l'inquiète ou celui d'un autre ? Est-elle donc aussi atteinte que lui ? Søren veut en rire jusqu'à plus avoir d'haleine, jusqu'à ce que ses poumons se contractent pour lui dire d'arrêter. C'est ce qu'il veut, et pourtant la force n'est pas présente, pas devant des larmes qui dessinent au couteau un sourire d'ange. Rikke veut s'échapper, lui montrer que tout est beau, tout est rose en s'arrachant ce qui lui fait mal au coin de l'oeil. C'est trop tard, il a tout vu, veut agir comme quelqu'un de bien qui fera une bonne action pour une personne méritante. Dans son cas, il voudrait se comporter tel le prince charmant déboulant au bon moment sur le dos de son fidèle destrier au manteau blanc. Il voudrait, mais n'est pas. A la rigueur le petit berger sur le dos de son âne, parce que Søren n'a rien de l'être aimé à la chevelure décapante, au sourire à vous couper le souffle et aux paroles avisées. Il n'a rien de lui. Rien de personne. Il est juste ce qu'il est, un mélange d'autodérision et de maladresse, parce que le prince lui a un parcours parfait. Le berger lui peut se plaindre d'une vie aux multiples facettes aussi difficiles les unes que les autres, parfois il est récompensé, mais souvent il meurt de manière habituelle. De froid, de faim, pourtant libéré à la fois. « Oui, oui, ça va. Ne t'inquiète pas. Ça n'arrivera jamais au théâtre, je te le promets. » Même chez les cinglés on doit mieux rigoler. Ses prunelles s'écarquillent un peu alors que ses sourcils se froncent, est-ce qu'il est aussi impressionnant que ça au théâtre ? Au point où Rikke préfère fuir la situation plutôt que tout lui dire ? Est-il une pourriture bonne qu'à gueuler ayant droit à d'ignobles crachats dans le dos ? A nouveau il pince sa lèvre inférieure, la torture, la malmène sous prétexte qu'il est sujet à une intense réflexion. Une bête étincelle le pousse à se remettre en doute, des mots qui flottent et disparaissent l'obligent à repasser en boucle les évènements depuis qu'il est au théâtre. Il gueule, il est parfois dur, et pourtant à la fin il s'ouvre comme personne devant son équipe. Oui, Søren est un peu comme un puzzle, chiant, embêtant, énervant, pourtant quand on le termine on ne peut s'empêcher d'être fier, de l'apprécier malgré tout. C'est ça le but du puzzle, se creuser la tête, perdre espoir pour mieux l'apprécier. Il ne préfère pas répondre, trop perdu dans ses idées pour chercher une quelconque phrase pour se défendre. « C'est juste cette atmosphère, l'hôpital ... Tout ça ... C'est épuisant. » Intérieurement il ne peut que confirmer ses dires, mais quelque chose se cache. Les possibilités sont diverses, variées comme un calcul de mathématique, à la fin le résultat s'avère logique mais le metteur en scène n'a rien qui puisse le pousser vers la réponse. Ses yeux se posent l'espace de deux secondes sur l'objet qu'elle tripote, un collier tout ce qu'il y a de plus simple. Une petite sirène accrochée au bout, à croire qu'une part d'enfance reste accrochée à son âme comme peut l'être un obsessionnel face à l'objet de ses désirs. C'est ça qui lui plaît chez Rikke, il suppose qu'elle pense comme lui ou presque, il peut sentir chez elle une part candide qui fait sa particularité, cette niaiserie gamine qui l'habite, ce pétillement dans le regard que les adultes perdent au bout de plusieurs années. Rikke, elle brille de mille feux à l'intérieur, Rikke elle doit être protégée des intempéries de la vie. C'est ça, Søren ne veut pas perdre l'essence de ce qu'elle est. « Il y a un coin là-bas, pour les fumeurs, dehors. Je ne fume pas mais j-je vais aller dehors ... cinq minutes. » Un pas, un seul qui marque la cassure. Être lâche c'est naturel, vouloir mettre sa tête dans la terre encore plus. C'est ce qu'elle veut faire, on lui coupe l'herbe sous le pied et il n'a pas le temps de réprimer un son qu'elle ajoute. « Merci beaucoup et encore désolée. Je ne te retiens pas, tu es probablement là pour quelque chose, donc... On se voit demain. Bonne soirée. » Il veut se dire qu'il est venu pour elle, qu'il a entendu sa détresse comme un héros des temps modernes. C'est ce qu'il veut se dire. Mais ce n'est pas vrai. Søren aime pourtant bien se mentir, c'est amusant de se voiler la face, de se dire que tout est lié d'une manière ou d'une autre, que deux souffrants sont faits pour se rencontrer. Un jour comme un autre dans l'enfer des vivants, quand deux êtres se rencontrent, se disent que ce n'est qu'un paradis caché derrière des flammes. S'illusionner c'est mauvais, la réalité n'est malgré tout pas sa solution à lui. Plus il regarde sa silhouette, moins il arrive à discerner ses gestes, elle s'éloigne telle une ombre qui se fait rattraper par la nuit noire. Rikke lui échappe, à nouveau.

Sa petite voix intérieure lui répète de partir, que de toute façon il ne pourra strictement rien faire. L'autre se bat en lui répétant qu'il doit y aller, qu'elle a besoin de lui en ce moment précisément, que ce n'est certainement pas en répétant qu'elle va lui avouer ses maux. Il veut les soigner Søren, se rendre un minimum utile, mais il a peur de passer pour quelqu'un de trop insistant. Si elle se dit qu'il lui colle aux pompes comme un chewing-gum sur bitume, tout va tomber à l'instar d'un château de cartes chassé par le vent. Inspirant longuement, il passe une main distraite sur sa nuque, quand il se demandait trop pourquoi quand il était plus jeune, il allait voir Svend en le suppliant de lui refiler un miracle. Svend n'est pas là. Svend n'aime pas Rikke. Il lui dirait de filer aussi vite que possible, que de toute façon elle lui fera plus de mal qu'autre chose. Mais c'est faux. Pour une fois, celui qu'il considère comme son frère s'est planté, s'est vautré sur une ligne invisible. Elle lui fait du bien, lui permet d'imaginer que tout vaut la peine. Rikke fait battre son coeur comme un adolescent face à la plus jolie du collège, ça peut le tuer, ça peut lui éclater en pleine figure. Søren n'a malgré tout pas le temps de regretter, avec elle il ne veut plus avoir de doutes, plus de culpabilité. Mains dans les poches, il se met à suivre le chemin qu'elle a emprunté et c'est presque sans surprise qu'il la retrouve assise sur un banc. Une odeur de cigarette dévore l'air, si bien qu'il en fronce le bout de son nez, ce n'est pas un endroit franchement propice à la discussion. Aucun lieu ne l'est quand le sujet est difficile. Alors, si Rikke ne veut pas parler, il ne la forcera pas, mais essaiera tout de même de lui faire retrouver le sourire. Cette lignée de dents qui ne se lasse jamais de se montrer, celle qui continue d'exister même quand la situation est critique au théâtre. Les ténèbres aiment rattraper ceux qui font ça, qui n'oublient jamais de briller quand vient le couché du soleil, les ténèbres engloutissent cette tête brune, la font suffoquer jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se relever. C'est difficile, compliqué, surtout étrange parce qu'il y a de ces périodes creuses quand on tombe dans ce fossé sombre, un jour tout va, on se motive et le lendemain plus rien ne peut se permettre de vous faire retrouver un peu de vie. Les ténèbres, Søren il connaît plus que bien, il a encore un pied dedans malgré les mains qui ont été tendues parce qu'elles restent encrées dans l'âme, comme une tâche de naissance trop grosse pour être montrée. On cache nos ténèbres, nos abysses pour que tout le monde se fasse berner. Il peut les voir les siennes, les admirer avec un certain dégoût d'impuissance. Quelques pas brisent le miroir du silence, il se retrouve face à elle ou presque, toujours debout à se mordre son morceau de chair. « T'as le droit de craquer, tu l'sais ? Ici ou au théâtre, j't'empêcherai jamais de devoir relâcher la pression, que ça passe par les larmes, les poings, j'connais, comme tout à chacun. » Un sourire en coin de lèvres, elle a cette capacité à l'attendrir, il se sent bêtement calme, à la fois inquiet de sa situation mais foutrement bien. Haussant un peu les épaules, il penche sa tête sur le côté et ajoute d'un air léger. « Là maintenant, j'suis pas le gros emmerdeur de metteur en scène, névrosé à souhait et borné de ce qu'il veut. J'suis juste un type comme un autre qui sans t'mentir, s'inquiète pour toi. Tu peux m'trouver collant, j'te l'accorde. » Mais Søren s'en tape comme de la dernière pluie. « Mais, j'aimerais qu'tu comprennes que c'qui se passe dans ta vie n'aura aucune répercussion sur ton rôle. Tu restes la fille aux allumettes, que tu sois un rayon d'soleil ou qu'au contraire tu mettes des coups à des médecins. » Il hésite à s'asseoir, à peur de trop s'incruster dans sa douleur. Parce que si une loi devrait se faire, ce serait celle-ci. Celle de l'arbre de douleur qui fait des pommes pourries, ne pas se mettre en tête de vouloir le soigner sauf si on nous en donne l'autorisation. Après tout, qui est-il pour pouvoir lui prodiguer des conseils ? Un ancien boulimique, un traumatisé des grandes routes. « Je sais pas c'qui te fout dans cet état, ça m'concerne pas. Malgré tout, si t'as b'soin de quelque chose, d'une oreille attentive ou d'un punching-ball, j'peux me découvrir un côté multifonctions, vraiment. » Rikke prend la place de Søren et Søren prend la place de Rikke. Celle qui ne perdait jamais de sa gaieté jadis vient de lui refiler, et celui qui saturait souvent vient de lui offrir la sienne. Ils s'offrent des chutes respectives, l'un qui prend la peau de l'autre alors qu'ils ne s'en rendent même pas compte. Il aurait voulu la connaître plus petite, il aurait voulu qu'elle soit sa voisine et lui le gamin intrépide qui quand elle tombe, souffle sur ses blessures. Il aurait voulu des tas de choses avec Rikke. Mais lui c'est que le metteur en scène, et elle juste la comédienne. Si seulement il n'avait pas déménagé à Copenhague pendant six ans, si seulement il avait eu la bonne idée d'être dans son quartier il y a quelques années, si seulement il avait fait attention à cette personne. Avec des si Søren referait le monde. Avec des si, il empêcherait le chagrin de toucher celle qui n'est que comédienne. Celle qui n'est que quelque chose. Celle qui n'est que Rikke.
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Rikke Falke

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MessageSujet: Re: (soren) ☆ you can't plan on the heart.   (soren) ☆ you can't plan on the heart. EmptyMer 7 Mai - 15:04

Prendre la fuite, c'était souvent la chose la plus simple à faire. Rikke en avait eu besoin en cet instant. Ce n'était pas qu'elle ne voulait pas se retrouver confrontée au regard de Søren. Ce regard, elle pouvait facilement se plonger dedans, au théâtre, il suffisait qu'elle croise les yeux du metteur en scène pour que tous ces tracas s'envolent, qu'elle cesse un court instant de n'être que Rikke Falke et qu'elle devienne la fille aux allumettes. Une gamine avec un destin bien tragique, une vie horriblement triste, une fin qui avait toujours fait pleurer la jeune Rikke. Une histoire qui se terminait dans les sanglots. Une autre histoire. Au fond, celle de Rikke aussi, elle viendrait à se terminer dans les sanglots, même si elle luttait au quotidien pour éviter ça, même si elle continuait de croire en la survit de son frère quand tout le monde avait baissé les bras. Etre la fille aux allumettes, ça lui permettait de se plonger dans une autre vie, tragique certes, mais différente de la sienne. Quand elle était la fille aux allumettes, elle essayait de survivre dans le froid un soir de noël. Elle n'avait plus besoin de s'inquiéter pour son frère, elle n'avait plus besoin de penser aux décisions que ses parents allaient finir par prendre, avec ou sans son accord. La fille aux allumettes avait vraiment une vie des plus tristes, mais bizarrement, l'incarner permettait à Rikke de se sentir un peu mieux. Elle était une autre personne dans ce théâtre, sous les ordres de Søren, elle était quelqu'un d'autre et sa vie en devenait étrangement beaucoup plus facile. Elle aimait cette pièce, elle avait besoin de cette pièce et une partie d'elle avait l'impression que se montrer sous cet aspect devant le metteur en scène n'était pas la meilleure chose à faire. Bien-sûr, Søren savait qu'elle était plus que la fille aux allumettes, il devait bien savoir qu'en dehors du théâtre elle était Rikke, une humaine avec son quotidien et ses problèmes. Mais elle aurait voulu qu'il ne retienne d'elle que son sourire, celui qui dissimulait le poids de son quotidien, ainsi que sa motivation habituelle. Elle n'avait pas envie que la prochaine fois qu'elle montrait sur scène, il la revoie simplement en train de coller son poing dans la figure d'un médecin, retenue par un homme baraqué la menaçant de la mettre sous sédatif si elle ne se calmait pas. Il venait de la voir comme une folle et elle se plaisait à croire que ce n'était pas encore ce qu'elle était. Elle avait toujours été une jeune femme dynamique, motivée, rêveuse qui affichait un grand sourire en toute circonstance, peut-être un peu naïve. Elle avait aimé être comme un rayon de soleil dans la vie de ses proches, c'était comme ça qu'elle voulait qu'on la voit, elle voulait briller, pas s'éteindre dans sa peine, se ternir dans la folie, devenir aussi grise qu'un jour de pluie. Elle aurait vraiment voulu que Søren ne la voit jamais comme ça. Elle voulait faire bonne impression. Elle voulait toujours faire bonne impression et pourtant en une fraction de seconde, elle avait tout gâché. Ce n'était pas elle cette furie qu'il venait de voir. C'était peut-être ce qu'elle devenait, à force de s'accrocher à un espoir que tout le monde pensait vain. Mais c'était bien elle par contre, la fille têtue, bornée, déterminée, qui n'avait en rien l'intention de laisser tomber son frère. Elle se fichait de ce qu'on disait, les paroles des docteurs étaient probablement avisées, celles de ses parents, elle y avait toujours crues comme s'il s'agissait de la seule vérité universelle du monde. Pourtant, depuis quelque temps, c'était compliqué. Le temps passait et elle finissait par ne croire plus que ce qu'elle se répétait en boucle, elle ne vivait que sur ses convictions. Des pensées qui lui disaient que si elle continuait de s'accrocher, son frère pourrait s'en sortir. Des pensées peut-être idiotes qui venaient de lui dire que cette image d'elle qu'elle venait de renvoyer à Søren n'était pas bonne pour son avenir dans la pièce. N'était-il pas humain comme tous les autres ? S'il savait ce qu'elle voulait cacher, est-ce qu'il ne finirait pas par la juger sur ça plutôt que sur ce qu'elle s'efforçait de lui montrer ? C'était ce qui était arrivé à ses parents. Ils ne jugeaient plus son large sourire, simplement ses crises de nerfs qui pour eux montraient qu'elle était au bout du rouleau bien plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Elle ne voulait pas gâcher ses chances dans la pièce. Il ne fallait pas que Søren continue de la voir se dégrader. Cette idée en tête, il n'avait pas fallu bien longtemps avant qu'elle ne s'échappe, partant s'isoler à l'extérieur, suivant un chemin qu'elle connaissait trop bien, la pauvre enfant qui passait beaucoup trop de temps dans cet hôpital.

Là sur son banc, elle pris le temps d'essuyer les quelques larmes qui mouillaient encore ses joues. Elle avait l'impression d'être la fille la plus idiote de la planète en cet instant. Elle aurait voulu pouvoir remonter le temps, faire en sorte que cette scène ne se produise jamais. Venir à l'hôpital un peu plus tard que d'habitude, exceptionnellement, elle aurait voulu rentrer chez elle sans faire un arrêt ici pour voir son frère. Ils étaient peu nombreux, les jours où elle ne venait pas. Depuis que son frère était tombé dans le coma, elle était obligée de venir. Il fallait qu'elle prenne soin de lui. C'était son rôle en tant que grande soeur. Dès qu'Adrian avait vu le jour, la petite Rikke avait voulu être une grande soeur parfaite, présente pour lui, à l'écoute. Une grande soeur qui ne le laisserait jamais tomber. Qu'importait les circonstances, elle ne pouvait donc pas le laisser tomber. Elle l'aimait comme une grande soeur se devait d'aimer son petit frère. Il était un élément important dans son univers et elle ne pouvait pas se résoudre à le laisser tomber, même si, plus elle s'accrochait à lui, plus elle se perdait elle-même. Elle avait peut-être besoin que quelqu'un la retrouve, l'aide à s'accrocher à ce qu'elle était, tout autant qu'elle s'accrochait à son frère, mais elle ne faisait pas partie des personnes qui allaient pleurer quelque part pour obtenir de l'aide. Elle prenait sur elle, elle accumulait les problèmes et elle dissimulait le tout derrière ses plus beaux sourires pour que personne ne se doute que quelque chose ne tournait pas rond dans sa vie. Elle fuyait l'aide d'autrui alors même qu'elle aurait dû s'en réjouir. N'importe qui saurait qu'affronter seul les problèmes de la vie était loin d'être la meilleure chose à faire. La nature humaine était faite de sorte qu'on ait, inéluctablement besoin d'autrui pour survivre, il fallait croire que Rikke voyait - à tort - les choses sous un angle bien différent. Elle avait l'impression d'être seule dans ses problèmes et que personne ne pourrait jamais l'aider, elle avait l'impression qu'on finirait toujours par l'abandonner, comme ses parents semblaient l'avoir fait. Ils avaient baissés les bras quand elle, elle avait continué de se battre, ils lui avaient donné l'impression qu'elle n'était plus que la dernière personne au monde à garder espoir quant au sort de son frère, alors, évidemment, après, ça elle n'avait plus envie de se tourner vers le reste du monde pour qu'on l'aide à gérer ses problèmes. Elle restait seule, elle voulait rester seule et avec le temps, elle avait vraiment l'habitude d'être seule. Si bien que, la voix de Søren qui raisonna à ses oreilles la fit légèrement sursauter. «[color:2978= indianred] T'as le droit de craquer, tu l'sais ? Ici ou au théâtre, j't'empêcherai jamais de devoir relâcher la pression, que ça passe par les larmes, les poings, j'connais, comme tout à chacun. » Lentement, la jeune femme leva la tête vers son interlocuteur, ses paroles venaient de dessiner un léger sourire sur ses lèvres. Elle ne pensait pas qu'il viendrait la retrouver ici et encore moins pour la rassurer, non parce qu'elle était déjà persuadée qu'il la prenait pour une cinglée. C'était peut-être elle, dans le fond, la seule personne à se prendre pour une cinglée. « Là maintenant, j'suis pas le gros emmerdeur de metteur en scène, névrosé à souhait et borné de ce qu'il veut. J'suis juste un type comme un autre qui sans t'mentir, s'inquiète pour toi. Tu peux m'trouver collant, j'te l'accorde. Mais, j'aimerais qu'tu comprennes que c'qui se passe dans ta vie n'aura aucune répercussion sur ton rôle. Tu restes la fille aux allumettes, que tu sois un rayon d'soleil ou qu'au contraire tu mettes des coups à des médecins. » Le sourire sur les lèvres de la jeune femme s'agrandit d'avantage. Elle ne le voyait pas du tout comme un gros emmerdeur, il était un très bon metteur en scène et si parfois il criait un peu sur les comédiens, il avait raison de le faire. Elle ne le connaissait pas beaucoup, mais il avait cette présence rassurante, il avait ce regard apaisant qu'elle appréciait beaucoup. Elle était contente de travailler pour lui, tout comme en cet instant, elle qui préférait remuer ses peines dans la solitude, elle était contente qu'il soit là à ses côtés. « Merci beaucoup et désolée, je ne voulais pas t'inquiéter. » C'était une voix encore bien faible qui avait réussi à franchir le seuil de ses lèvres, une voix encore imbibée des émotions qu'elle avait exprimées au beau milieu de ce couloir à l'hôpital. « Je sais pas c'qui te fout dans cet état, ça m'concerne pas. Malgré tout, si t'as b'soin de quelque chose, d'une oreille attentive ou d'un punching-ball, j'peux me découvrir un côté multifonctions, vraiment. » Elle sourit à nouveau avant de détourner le regard, fixant comme un point invisible à l'horizon. Elle laissa échapper un long soupire avant de se racler légèrement la gorge pour retrouver la sonorité habituelle de sa voix. « Tu peux t'asseoir tu sais. Promis, je n'ai pas besoin de punching-ball. » Elle détourna le regard de son fameux point invisible pour le poser sur sa main, celle avec laquelle elle avait probablement cassé le nez de ce médecin. « Je crois que ça me ferait plus mal qu'autre chose de taper sur quelqu'un. » Elle ferma sa main avant de la rouvrir, geste qu'elle répliqua plusieurs fois, elle sentait ses articulations légèrement douloureuses. Elle laissa tomber sa main contre sa cuisse avant de reposer son regard vers Søren. « Sérieusement, qui aurait cru que ça pouvait faire si mal à la main de cogner quelqu'un ? » Elle, elle n'y avait pas pensé. Elle avait simplement cru que ça lui ferait du bien, pendant un court instant, ça avait fonctionné, elle s'était sentie mieux, maintenant c'était terminé. En plus d'avoir mal à la main, elle se sentait submergée par une vague de culpabilité. Taper sur quelqu'un, ce n'était vraiment pas ce dont elle avait besoin. Parler peut-être que ce serait plus efficace. De son frère, de la pluie ou du beau temps ? Elle ne savait pas. Pour l'instant, elle avait juste envie que Søren reste à ses côtés, elle ne savait pas vraiment pourquoi et il avait sans doute mieux à faire, mais elle n'avait, simplement, pas envie de le voir partir.
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