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On ne peut pas, tu le sais. Je suis désolé. c'est tout ce que j'avais su lui dire et ça me tuais. Elle occupait mes pensées depuis des semaines et je l'avais repoussée. J'étais rentré chez moi, tout penaud, tout perturbé et je n'avais pratiquement pipé mot au repas. Ma nuit n'en fut pas paisible, mais agitée. Avais-je bien fait ? Oui, Klemens était mon meilleur ami, je ne pouvais pas lui faire ça. Puis, elle avait dix-sept ans et j'étais à l'université, mon diplôme en poche dans deux ans et vingt-trois années au compteur quand même ! Et surtout, est-ce que je serais capable de m'engager dans une relation ? Je finirais par la blesser car idiot comme je suis, je la décevrais, je lâcherais tout, je n'y arriverais pas. Oui, décidément, c'était la bonne chose à faire. Je me forçais à penser ainsi, à me dire que ça allait, que j'allais ne plus y penser dans quelques jours, que ce ne serait que du passé. Pourquoi alors je n'arrêtais pas de penser à la douceur de ses lèvres contre les miennes ? A ce moment unique que nous avions partagé. Il fut fugace, soudain et totalement incontrôlable.
A peine Klem avait passé le pas de la porte que tout une série d'évènements s'étaient produits. Je m'étais relevé d'un bond, un verre s'était cassé et alors qu'elle m'aidait à nettoyer les morceaux, elle s'était coupée. Je me persuadais que je ne l'avais pas vu venir et pourtant si. Nous étions gênés et ça en étais assez étrange. Nous qui nous nous connaissions depuis que nous étions enfants via Klemens, voilà qu'elle rougissait lorsque je lui attrapais sa main d'un geste doux afin de panser la blessure légèrement saignante de sa pomme de main. En allant chercher la trousse à pharmacie, je me passais même une main dans les cheveux, les décoiffant plus que jamais, signe que j'étais relativement gêné. Nos sourires de ces dernières semaines semblaient anodins, mais agrémentés de tous ces regards en coin que seul nous deux connaissions l'existence, de nombreuses questions étaient présentes. M'appréciait-elle ainsi ? Je veux dire, plus que comme le meilleur ami de Klemens, comme.. comme potentiellement aimable. Je me posais encore cette question tandis que je lui appliquais un pansement. C'était idiot, elle aurait pu se soigner toute seule, ce n'était pas grand chose et pourtant, je me suis senti poussé de le faire, tout naturellement. C'est alors qu'elle me sortait de mes pensées en déposant ses douces lèvres contre les miennes. Sur la pointe des pieds, elle m'embrassait réellement. Je restais un instant surprit pour très vite me reprendre. De façon très naturelle, je plaçais alors ma main gauche derrière sa nuque et je pressais désormais ma bouche un peu plus contre la sienne. Comme pour exprimer ma volonté réelle de partager se baiser. Il ne dura pas si longtemps que cela, il ne fut pas langoureux, mais il fut beau. Un beau et doux baiser, presque timide.

Les Abrahamsen, c'est toute une institution à Odensen. Non, j'abuse, mais il faut avouer que c'est une grande famille dont le nom n'est pas inconnu à beaucoup. C'est une famille en or, avec une histoire à part et je respecte chacun des membres. Parfois, je me sens même comme l'un des leurs. Non pas que j'en ai besoin, j'ai ma propre famille où je me sens bien, mais je passe tellement de temps avec Klemens depuis que je suis enfant, que je fais presque partit de la famille. Oui, je squatte souvent chez eux, surtout dans la chambre de Klem ou dans leur jardin. Parfois c'est lui qui vient chez moi, mais ma mère est du genre à ne pas trop aimer le désordre et deux garçons ensemble, croyez-moi ça en fait des bêtises sur leur passage. Hjørdis nous rejoint régulièrement, après tout elle est comme ma moitié. Quoi qu'il en soit, j'aime cette famille. En plus de Klem, je connais surtout Nora, qui a notre âge avec Diss, d'ailleurs, elle fut ma première fois. Bien évidemment, personne n'en sait rien, ce serait très mal prit de beaucoup. Il y a aussi Astrid, que je vois de loin, Anndrea également dont je ne savais pas à l'époque que j'allais passer deux années excellentes à ses côtés lorsque nous serions jeunes adultes. Puis il y a la délicieuse Sutter. Je l'ai vu grandir. Lorsqu'elle était enfant, ses jolies joues étaient souvent encadrées de deux nattes brunes parfaitement tressées. Elle ne m'intéressait pas à l'époque, elle n'était que la plus petite sœur de mon meilleur ami. Mais elle grandit et lorsque j'avais dix-sept ans, elle en avait onze. Lorsqu'elle eu dix-sept ans, j'en avais vingt-trois et c'est là qu'elle attira mon attention. Mademoiselle avait changée, elle était devenue une délicieuse jeune femme qui, je l'avoue, m'attirait vraiment le regard. Or, c'était la sœur à Klemens et qui plus est : la plus jeune. Je n'avais aucun droit. Mais comme vous allez voir, je suis faible face aux femmes, surtout face à celle qui m'a de toute ma vie, le plus enchanté le cœur.

Ce fut au bout de cinq jours que je me réveillais, comme sortit d'une transe où durant tout le long de celle-ci, je n'étais qu'un idiot. Je ne voyais pas l'importance de cette si bonne opportunité qui était devant mes yeux. Non, plus qu'une opportunité, un possible amour. Il fallait bien que je me rende à l'évidence que je ne faisais que penser à elle. Lorsque j'allais chez eux, je la veillais du regard, je demandais où elle était lorsqu'elle n'y étais pas. La nuit, je m'endormais après avoir repassé en boucle notre si bon moment qui n'avait pourtant duré que quelques secondes. J'avais surement du lui faire de la peine et c'est lorsque je compris cela que je me réveillais. Littéralement, je sortais de mon lit pour enfiler quelques vêtements et me rendre au plus vite chez les Abrahamsen. J'avais fait ce chemin des millions de fois mais jamais avec autant d'appréhensions. Mais lors de ma route, des questions viennent me ralentir. Et si elle m'avait embrassée sous un coup de tête ? Et si elle ne pensait qu'à s'amuser et non pas à réellement m'embrasser ? Et si elle me voyait que juste comme une expérience pour rendre jalouse ses amies du lycée ? Après tout, elle était en terminale et les filles de cet âge font tout et n'importe quoi parfois. Mais je pensais la connaître et j'arrivais déjà devant la porte d'entrée, je ne pouvais pas reculer. Ce fut leur mère qui vint m'ouvrir et m'informer que Klemens n'était pas chez eux. Elle m'invita tout de même à l'attendre dans sa chambre le temps qu'il revienne et ni une, ni deux, je montais à l'étage. Je m'arrêtais néanmoins devant la porte de la chambre de Sutter. Peut-être était-elle absente elle aussi. Je restais quelques interminables secondes devant. Qu'est-ce que j'allais faire maintenant ? Sérieusement, je n'en avais aucune idée. La porte s'ouvrit soudain et elle fut visiblement surprise de ma présence. Aron ? Je lui souris, une main passant fugitivement dans ma chevelure. Ehm, oui.. ehm.. je ne savais strictement pas ce que j'allais bien lui dire. Tu veux entrer ? me proposa t'elle alors, les joues légèrement rosées. J'hochais la tête, soulagé. Une fois dans sa chambre, je commentais la décoration. J'aime beaucoup, ça te correspond. Elle baissa légèrement les yeux, toute gênée et énonça un petit Merci. Il y eut quelques secondes de silence, de longues secondes de silence. Je me demandais même si je n'allais pas tourner les talons, mais poussé - pour une fois - par une bonne impulsivité, je m'avançais vers elle et plaçait une main dans son dos afin de l'attirer à moi et de l'embrasser à mon tour. D'abord surprise comme je l'ai été quelques jours auparavant, ce fus elle qui décida d'approfondir notre baiser. ok, je suis fou de toi, je m'excuse pour l'autre jour.. émis-je tendrement dès que nos lèvres se séparèrent. Elle rit pour me prendre de plus belle dans ses bras et me donner un autre baiser. ça tombe bien, tu me rends folle aussi.

Une année, une année de bonheur avec très peu de disputes. Une année où on apprit à se connaître quasi par cœur, mais une année cachée aux yeux de tous, une année protégée des yeux de tous. Puis cinq jours de déchéance par ma faute et une rupture injuste. Deux jours pour m'enfuir, au revoir Sutter. Pardonnes-moi, je suis qu'un idiot.



Ce jour-là, au fur et à mesure que le repas familial se déroulait, une sourde pression montait en moi. J'avais le choix de la transformer en puissante adrénaline me donnant un courage fou, ou juste de l'ignorer et continuer à manger le contenu de mon assiette, comme les autres. Et ça riait, et ça piaillait, et ça discutait ! Je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à ce jour en vrai, mais les repas chez les Elgort sont plutôt bruyants, signe de la bonne entente familiale qui régnait entre nous. Ce fut peut-être la première fois où j'y fus silencieux et perturbé. Je n'arrivais plus à penser correctement avec toute cette pression et cette agitation autour de moi. Il y avait trop de bruit. Je fus tiré malgré tout de la maigre réussite de connexion avec mon esprit par une légère pression sur mon bras gauche. C'était Kay. tu fous quoi là ? tu manges pas ? sinon je mange à ta place d'accord ? je grognais en guise de réponse, que personne ne touche à mon assiette, même lorsque je fais mon penseur torturé. Il leva les mains en l'air, haussant les épaules et je fus à présent l'attention de Hjørdis. Ses longs cheveux blonds étaient noués en un chignon mal façonné, ses yeux me scrutaient et elle comprenait que quelque chose clochait. tu manges pas ? t'es malade ? je fronçais du nez et je pinçais mes lèvres. Je ne savais pas quoi leur dire, ni comment leur annoncer. Comment leur avouer que dans six heures je partais à l'autre bout du monde ? Que j'avais tout prévu,  quittant mon premier boulot après mes études de journalisme. Je n'avais plus qu'un sac à dos et des au-revoir à faire. Je me racle la gorge et je bois rapidement le fond d'eau de mon verre. J'obtiens très vite l'attention de tous et je baisse un peu les yeux. Durant des jours j'ai réfléchi à la meilleure manière de leur annoncer cela et jamais je n'ai réussi à trouver quelque chose de potable. Que se passe t'il fils ? me questionne mon père, un sourire en coin sur les lèvres. Il a toujours été bienveillant envers moi, à contrario de ma mère. Je pose mes coudes sur la table afin de me donner plus de contenance et sans doute, plus de courage. Je me penche aussi un peu plus vers eux, quittant mon attitude désinvolte habituelle lorsque je suis assis. je m'en vais certains froncent des sourcils, d'autres les haussent. tu t'en vas ? mais tu es déjà en appartement Aron, de quoi tu parles ? me rappelle ma mère d'un ton sec. je pars en voyage je précise. Je vois très vite la mine rieuse de mon père et je me sens obligé de l'arrêter très vite dans ses pensées, détaillant mon escapade pour deux ans, peut-être trois, je m'en vais faire un road trip, je vais visiter le monde, découvrir.. j'ai une boule dans la gorge, je ne dis plus rien, je blême devant la mine de mon père qui vient de changer de couleur. Il y a un silence de mort à table, j'observe les regards interloqués de certains, d'autres ont une mine inquiète sur le visage. Bon, au moins je les ai prévenus. Ah, j'ai oublié un détail.. je pars dans six heures, tout est déjà prévu, je ne reviens pas sur ma décision Cette fois-ci, il y a du chahut à table. Je suis persuadé que tous ou presque commençaient déjà à se dire qu'ils allaient pouvoir me raisonner, me dire que c'était un rêve idiot qui n'aboutirait jamais, mais ils s'aperçoivent à l'instant que ce n'est pas du tout le cas, que la situation leur échappe. Hjørdis repose son verre brutalement sur la table, de l'eau se déverse tout autour au vu de la pression et du mouvement exercé et la nappe s'inonde. Märta tape ses poings sur la table, faisant trembler les assiettes et couverts. Ma mère se crispe, elle n'a qu'une envie, me flanquer une bonne claque pour me remettre les pieds sur terre. Kay lui, reste impassible. Mais t'es fou, pourquoi tu fais ça ? m'interpelle Märta. Oui, pourquoi tu fuis ? pourquoi tu nous fuis ? continue Hjørdis. Je ne fuis pas, tentais-je d'expliquer. Si, tu lâches encore tout et cette fois-ci, carrément ta vie ici. Hjørdis se lève alors rapidement et s'en va, suivit de Kay dans un soupire. Märta me regarde comme si je l'ai trahi et mes parents restent impassible, sans même émettre le moindre avis. Les heures qui suivirent furent pénible, autant pour eux que pour moi. C'était ce que je redoutais le plus, faire du mal à ma famille en les laissant. J'ai vraiment eu du mal à m'en aller, à prendre ma valise sans me retourner. C'est lorsque Anndrea me rejoint à l'aéroport que je souffle enfin. Elle m'accompagnait, elle représentait tout ce que je quittais à Odense en une seule personne. Malgré que je ne la connaisse peu à l'époque, elle m'était déjà très importante. Sœur de mon meilleur ami, de Sutter et Nora, elle était avec Astrid les deux seules que je ne connaissais pas vraiment chez les Abrahamsen. Par le pur fruit du hasard, elle su pour mon départ à l'étranger et voulu m'accompagner. Merci à elle, elle fut mon courage.



ELGORT TU ME SAOULES ! elle hurlait, j'éclatais de rire. ET TU TROUVES ÇA MARRANT TOI ? D'ÊTRE PERDU EN PLEINE BROUSSAILLE EN PLEIN SELF-SAFARI ? ET SI UN LION VENAIT ET NOUS BOUFFAIT TOUT CRU LÀ, TU TROUVERAIS ÇA PLUS MARRANT ? je réprimais mon envie de continuer de rire tout en réajustant ma casquette bleu des Yankees - que j'avais choppé à N-Y sans raison, je ne supporte même pas cette équipe, aucune équipe en fait. déjà, si un lion venait et nous croquait, ce serait ta faute car tu gueules comme une folle. j'avais prit un ton calme, presque moqueur. Anndrea était furieuse, surtout peureuse et je l'avoue, j'avais également un peu la trouille. Je levais les mains en l'air, en signe de paix. Ça va, ça va, on va s'en sortir comme toutes les autres fois ! Et puis je te rappelle que c'est toi qui jugeais les circuits Safari proposés par des guides trop cher ! Elle posa ses mains sur ses hanches et s'approcha de moi doucement, dangereusement. Sa peau était délicieusement tannée comme la mienne, nous venions de passer déjà deux semaines en Afrique Centrale et ses cheveux étaient plus blonds que jamais. Pointant le bout de son index sur mon torse, elle me dis doucement, d'un ton sec, accentuant bien sur chaque mot que ses lèvres se mirent à énnoncer : Je. N'aurais. Jamais. Du. Faire. Ce. Putain. De. Voyage. Avec. TOI ! je levais les yeux au ciel puis avec un fin sourire sur les lèvres, je rajoutais : C'est ce que tu dis, mais jamais dans ta vie tu n'aurais prit ton pied aussi bien avec quelqu'un d'autre. Que ce soit durant un voyage ou durant nos temps libres. J'haussais les sourcils, un petit sourire de vainqueur sur les lèvres et elle se détourna de moi, s'en allant dans une direction m'étant inconnue. Je ne parlais pas de relation sexuelle, mais de tous nos bons moments qu'on avait passé à deux durant ce roadtrip. Il est vrai que ma phrase pouvait passer de façon sexuelle, mais elle savait comment je m'exprimais et surtout elle connaissait le contexte. A la base, elle aurait très bien pu partir avec un autre mec qui aurait été bien plus louche que moi, jamais elle n'aurait profité de ce voyage ainsi. Ok, de façon implicite je serais même jaloux de ce mec si ça avait été le cas car c'est dans ce voyage que je me suis découvert un meilleure amie en or. Elle savait que j'avais raison, elle réprimait même surement un sourire, j'en étais presque sûr. Ou alors elle voulait m'abandonner ici pour que les lions me dévorent. Hé, m'abandonnes pas ici, t'étais censé être mon bouclier si un lion venait nous manger ! Attends-moi ! Raleeeeeentis ! Bon, que je vous rassure, aucun de nous n'a été le repas d'un quelconque animal sauvage lors de notre Safari en Afrique. Nous nous sommes plus d'une fois perdus dans les rues de grandes villes, dans les plaines et les jungles car nous n'arrivions pas à suivre les guides (lorsqu'il y en avait), nous nous sommes de nombreuses fois engueulés aussi, oh oui, un nombre innombrable de fois d'ailleurs. Elle a même mangé une sauterelle grillée lors d'un défi en Thaïlande, je lui avais demandé de relever le défi et d'arrêter de faire sa chochotte. Lorsqu'elle a comprit que je ne ferais pas comme elle - après avoir bien sûr mangé la-dite sauterelle - elle m'a poursuivi dans toute la ville, sauterelle grillée à la main pour me la faire avaler sec ! Elle est folle cette nana, mais c'est la nana qui m'a suivit pendant deux ans dans toutes mes péripéties et j'en suis bien content. Sans elle, je me demande si j'aurais tenu aussi longtemps, loin de ma famille. Anndrea, elle est douce mais très explosive. Elle est adorable tout en étant très chiante. Elle parle tout le temps, elle n'écoute jamais personne, elle remet sans cesse ses cheveux en place, elle rit bizarrement et elle a un cri bien perçant. Malgré tout, je suis bien content que ce soit elle qui m'ait accompagné. Puis elle a quand même du courage pour me supporter, car même si je suis un vrai beau garçon dans mon genre, j'avoue que je peux être chiant, très chiant quand je le veux.. Puis deux ans sans se quitter une seule fois, c'est long quand même et c'est un vrai challenge quand on y réfléchit. Même moi je ne sais pas si j'arriverais à me supporter si j'avais à vivre avec un double exact de moi-même.


Si je devais faire un topo à mon sujet sur la personne que je suis maintenant, je commencerais par dire que je suis différent. Oui, mais en quoi ? Je dirais en maturité. Je ne suis pas devenu l'homme le plus sage du monde, mais j'ai vu des choses, j'ai vu beaucoup du monde, du vrai monde. Des choses affreuses, des choses immorales, des choses sublimes et merveilleuses. Je me suis surtout rendu compte que partout on peut trouver autant d'immoralité que de merveilles dans un seul endroit, tout dépend réellement de ce que les gens font d'un lieu. Ça m'a fait réfléchir à ce que je devais faire de ma vie. Oui j'ai un avenir, oui il est incertain mais après tout, il l'est pour tout le monde et ça, je ne l'ai comprit il n'y a que peu de temps. On est tous dans le même bateau, dictés par les même règles et c'est à chacun de vivre sa vie comme il se doit, comme il le veut. Nous avons tous le choix de devenir des créatures immorales comme nous avons le choix de devenir des personnes saines d'esprit. C'est nos choix, et c'est par eux que nous nous définissons nous en tant que personne mais également notre avenir et notre bien vouloir face à toutes situations.
Je ne possède pas beaucoup d'affaires en plus de ce que j'ai ramené de mon road trip. Tout juste trois paires de jeans, cinq teeshirts, quelques sous-vêtements, un portable et un Mac. Ma véritable meilleure amie depuis deux ans reste la montre brune en cuir que j'ai autour du poignet et dont je ne me sépare jamais. Je possède à présent deux tatouages, l'un sur l'avant bras du côté intérieur, me prenant le poignet, c'est un éléphant. Ne demandez pas la signification, tout est de la faute de la Thaïlande et de Anndrea. Bon, il est vrai que je trouve les éléphants adorables et vraiment trop bien, mais quand même, je n'ai jamais vraiment voulu ce tatouage.. si ? Le deuxième est une étoile, celle de David. Je ne suis pas croyant non, mais j'aime l'idée d'une foi, d'un Dieu et je sais que je m'y pencherai plus tard et pour le moment je m'y retrouve beaucoup dans cette foi-là. N'empêche que ce n'est pas pour ces raisons-là que je me suis fait tatoué cette étoile, mais pour les six pointes représentant pour moi un peu toute ma fratrie avec mes parents, ma famille. L'étoile est située en haut de mon torse, à peine plus haut que mon cœur, simplement. Elle n'est ni trop petite, ni énorme. Je suis de retour depuis quelques jours à la vie réelle et il faut avouer que j'ai un peu du mal. Mes jambes n'ont sans cesse envie de bouger, de se balader, trop habituées à barouder partout. J'ai un beau bronzage aussi et les traits de mon visage sont un petit peu plus dessinés qu'au départ, on voit que mon voyage m'a fait murir selon Anndrea. J'ai rapporté toutes sortes de souvenirs qui sont tout juste déballés dans l'appartement que je viens de commencer à louer. Il n'y a que deux cartons, tellement j'ai peu d'affaires me restant depuis deux ans. Je sais faire de la guitare, depuis une escapade dans les montagnes chiliennes. Je sais également m'occuper de rizières, faire la cueillette des cerises et des pèches, m'occuper d'un bar durant plusieurs soirées et même imiter toutes sortes d'accents. Je détiens quelques notions de chinois, thaïlandais, français, italien, espagnol et polonais. Je ne connais par contre que très peu de mots en Russe bien que j'adore cette langue, je m'y est d'ailleurs très mal prit et j'ai souvent du parler en anglais lorsque je visitais leur beau pays. J'ai logé dans plus de cent vingt auberges de jeunesses et j'ai dormi plus d'une fois sur le canapé de personnes dont j'ai pu rencontrer tout juste la journée précédent mes nuits. Durant mon roadtrip, je ne suis allé que trois fois à l'hôtel et ce, pour de courtes durées. J'ai monté un chameau au Maghreb, un âne en Thaïlande et plusieurs chevaux notamment lorsque j'ai du traverser la steppe mongolienne. J'ai également conduit régulièrement une jeep en Australie et quelques motos en Europe, et j'ai fait du surf mais j'ai bien eu du mal en canyoning. Je l'avoue, je suis également déjà passé par la case cellule, enfermé dans un poste de police en France et ce pour avoir finit à l'envers lors d'une soirée arrosée avec d'autres personnes. J'ai visité plus de clinquantes musés et j'ai rencontré des tonnes de personnes toutes différentes des unes, des autres.

Et malgré toutes mes péripéties, il n'y a jamais eu un jour où ma famille ne m'a pas manqué, ou l'un d'entre eux ne m'est venu au minimum une fois en pensée. J'ai tout raté ici, je n'ai pas été là pour Hjørdis qui passait une phase assez troublante de sa vie. Je ne l'ai pas été non plus pour Märta, ma si pétillante jeune sœur qui je le sais, a été très déçue de me voir partir ainsi. Mais c'est surtout pour Kay que je n'ai pas été là et pour cela, je m'en veux. J'ai été plus que désemparé lorsque j'ai appris l'enfer qu'il a vécu depuis trois ans. Mais comment ais-je pu être si égoïste et partir ainsi ? Je n'ai même pas été capable d'être là pour mon propre frère. Est-ce que je peux réellement construire ma vie comme je le souhaitais avant de savoir les nouvelles lorsque je suis rentré de voyage. Je ne suis plus le mec qui lâche tout pour un rien, qui fuit devant les responsabilités et les devoirs à effectuer, non, j'ai prit du plomb dans la tête et surtout de l'assurance, de la confiance en ma personne et c'est vraiment ce qui me manquait et ce qui m'a fait manquer tant je chose dans ma vie. Mon optique est de renouer avec eux tous car si je n'y arrive pas, je sais que ça, ça sera ce qui me fera couler, littéralement. Ils sont comme mon ancre et je sais que cela peut paraitre farfelu et certains me diront 'ce n'est que des membres de ta famille' mais en effet, ce sont les membres de ma famille et pour moi, ce sont les personnes les plus importantes dans ma vie.

pseudo/prénom ⊱ anaïs. âge ⊱ vingt dans trente-six jours   . ton personnage est ⊱ un inventé. avatar ⊱ sam caflin crédit ⊱ écrire ici. comment vous êtes arrivé(e) là ⊱ j'ai suivi le petit poucet, il trainait sur bazzart et hop, me voilà au danemark.. c'est fou non ?   que pensez-vous du forum ? ⊱ je pense qu'il est devenu parfait à mes yeux quand j'ai vu qu'il y avait ce smiley :   j'ai une histoire avec lui, j'adore faire le délire du mexicain, je sens que je vais pas m'en priver   (ok, je me tais avant de vous faire peur   ) un dernier petit mot ⊱ team Elgort   

Code:

   <pris>sam claflin</pris> ⊱ [i]aron elgort[/i]

Tu passes dans l'autre monde

Quel chouette personnage. J'aime beaucoup ce que tu as fait d'Aron, ta manière d'écrire est fluide, agréable, on se laisse vite emporté par les paragraphes. J'avoue que j'me suis marrée comme une dinde dans celui avec Anndrea, c'est juste énorme ! Tu lui a donné de la profondeur avec un peu de triste sans que tout ceci devienne trop lourd, c'est bien joué vraiment.   En plus tu aimes le soldat de plomb alors. J'ai vu aussi deux-trois fautes ici et là, de l’inattention mais j'te le signale au cas où.   J'te valide avec grand plaisir, avec une certaine hâte de voir son évolution sur le forum.   

Je vais donc pouvoir commencer à te conter une histoire, il était une fois un aventurier qui errait dans la ville d'Odense connue grâce au très cher Andersen, celui-ci était à la recherche d'une nouvelle ville afin d'y vivre paisiblement et d'y travailler entouré de licornes. Cependant pour pouvoir vivre il avait une quête à remplir, celle de se faire le plus d'amis possible. Une fois la quête terminée, l'aventurier se sentit tellement bien à Odense qu'il décida d'y inviter des personnes étrangères lui étant chères, ou même encore d'aller les rechercher tout en oubliant pas de leur parler des rumeurs de malédiction qui courent dans les rues d'Odense.

C'est ainsi que j'interromps le conte, laissant ton imagination t'envahir afin de te laisser toi-même rédiger la suite de ce conte qui au final est ta propre histoire N'oublie pas que l'essentiel, c'est de s'amuser