Hans Christian Andersen a écrit:

- Quelle sottise ! dit un sans-cœur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.  

Et toi alors, connais-tu l'histoire de cette fillette, qui une nuit d'hiver glaciale, dû craquer des dizaines d'allumettes dans l'espoir vain de se réchauffer ? Connais-tu l'histoire de cette petite fille que personne ne voulut aider ? Celle de cette fillette à laquelle on a volé les petits chaussons ? Certainement pas. Voilà donc la réponse.

Les sans-cœurs diront alors qu'elle est morte de froid, naïvement, qu'elle n'était pas suffisamment forte pour affronter l'hiver et travailler. D'autres diront qu'elle était à plaindre. Qu'elle n'était pas heureuse, qu'elle se faisait frapper par son père si elle ne vendait pas ses allumettes. Puis d'autres encore diront qu'elle n'était que l'héroïne d'un conte. Qu'elle n'existe pas, qu'elle n'a jamais existé. Mais qui donc à raison ? Qui à Odense connaît la réalité, telle qu'elle est vraiment ? Qui ira dire aux enfants que la fillette aux allumettes hante les rues la nuit ? Qui ira dire à son voisin qu'il l'a déjà vu, qu'il l'a vu dans un rêve, dans un cauchemar ? La question que tout le monde devrait se poser, c'est de savoir ce qu'elle désirait réellement.

Vengeance, malédiction ? Rues ou maisons hantées ? Destin ou hasard ? N'oubliez pas qu'un jour, la roue peut tourner...