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☾ D’aussi loin que je me souvienne, maman nous a toujours conté les histoires fabuleuses d’Andersen. Même si histoires et fabuleuses n’étaient pas des mots que tout le monde employait pour désigner les contes de ce prodige. Déjà fallait-il avoir une âme assez pure pour se dire qu’ils n’étaient pas de simples histoires, mais également pour être capable de voir la beauté de ce qu’ils renfermaient, malgré leur noirceur. Oh, ça ne m’avait jamais fait peur. Me rendre triste, c’était possible. Mais ça n’était pas gore, tout simplement. Vous imaginez ? Haha. On disait que c’était destiné aux enfants. Pourquoi cela ? Jamais compris. Un adulte n’a pas le droit d’apprécier et d’être émerveillé par un dessin animé ? Pourquoi en serait-il autrement pour des contes ? Allez savoir. Grandir en étant le seul homme dans la maison – hormis mon père – avait eu, pour certains, une influence sur moi. La preuve étant dans mon conte favori, la petite sirène. Au contraire, je pense qu’être sensible à la détresse et la beauté féminine n’enlève en rien sa masculinité. Pas vous ? Avoir un coeur est-il grave ?

☾ Je n’avais pas encore dix-sept ans quand on nous a annoncé que mon père avait un cancer, du genre bien méchant. Je vous laisse imaginer l’effondrement de la famille. On n’était pas plein aux as, ni pauvres, mais nos moyens ne permettaient pas facilement et entièrement de demander un traitement adéquate pour espérer guérir le paternel. Surtout qu’il ne le souhaitait pas. Peu après la découverte, il a décidé de ne pas être soigné. De partir comme il devait partir et permettre à ses enfants de s’offrir des études décentes ; de faire quelque chose de bien de leur vie. Je n’avais jamais été plus touché qu’à ce moment-là. Comment accepter la perte d’un parent, en assumer les conséquences, et se rendre compte dans un même temps qu’il était l’être le plus merveilleux au monde ? Un tourbillon de sentiments contradictoires, qui se mélangent, s’ajoutent, se divisent, se haïssent et s’aiment. Je ne souhaite à personne de perdre un proche. Mais réaliser qu’on ne peut pas plus aimer son père encore plus que cela, c’est au-delà des mots. Nous l'avons perdu peu après mon anniversaire.

☾ Pour honorer la volonté de mon père, je décidai de me diriger vers des études de langues après mon diplôme. J’avais toujours été passionné par les langues étrangères, et avais été jusque-là particulièrement doué en anglais. J’ajoutais le français à ma collection en passant deux années à l’université, avant de me rendre compte que si ce que je faisais me rendait heureux, ça n’était pas ce que je voyais pour mon avenir. J’ai donc pris la décision de revenir à ma passion première : la cuisine, à l’étonnement de ma famille. J’avais toujours adoré cuisiner chez mes parents. Non seulement ça me plaisait et j’étais inventif, mais ça soulageait également ma mère d’un poids au décès de mon père. Cuisiner pour tant d’enfants n’était pas de tout repos. Elles n’avaient cependant pas imaginé que je puisse en faire mon métier, et voyaient surtout ça comme un hobby ou une chose que j’aimais tout simplement. Mais en démarrant la formation d’hôtellerie-restauration, pour moi tout était clair. C’était ma voie. Ma vraie voie.

☾ Après ce nouveau diplôme j’ai succédé les places de serveurs puis de cuisto dans divers restaurants, gagnant en expérience et mettant de l’argent de côté. J’ai emménagé avec ma meilleure amie, rencontrée pendant mon temps à l’université. Elle était celle dont j’avais quotidiennement besoin. Notre complicité s’était développée au fils des années et je ne pouvais me lasser d’elle, tout simplement. Elle était, en dehors de mes sœurs, celle qui me comprenait le mieux, sur qui je pouvais me reposer, à qui je pouvais raconter les pires vannes, j’en passe et des meilleures. Ce serait même mentir de ne pas dire que quelques journées loin d’elle me faisaient du bien. Au contraire. C’était ma bouffée d’oxygène. Et si ce besoin était d’abord justifié par notre amitié incroyable, au fils du temps j’ai fini par arrêter de me voiler la face. Je l’aimais. Et je l’aimais comme un fou.

☾ C’est là que j’ai fait la moitié d’une connerie. Connerie parce que je m’en suis voulu par rapport à elle, même si elle n’allait jamais savoir cette haine envers moi-même et qu’elle ne le devait pas. Mais pas une connerie parce qu’elle marquait le tournant le plus magique dans ma vie. Un renouveau, une nouvelle promesse, une chance. Irresponsable que je fus cette soirée-là, j’ai conçu un enfant avec une bonne amie. Mettant de côté mes sentiments pour ma meilleure amie, je ne pouvais nier l’attirance de la mère de mon futur enfant, et cette attirance était réciproque. Sans parler du fait que oui, nous étions amis. Nous pouvions donc songer à offrir une vie à ce petit être. Pour moi, tout était clair. C’était un cadeau, une chose inattendue mais choyée dès l’annonce de la nouvelle. Seulement à l’accouchement, la mère ne se sentant pas prête le moins du monde, a paniqué et m’a laissé l’enfant. Me voilà donc papa. Et Elias a maintenant deux ans.

☾ Aujourd’hui ? Ma vie me plait. Après avoir eu assez d’économies j’ai décidé d’ouvrir mon propre restaurant, et c’est une vraie réussite, ce que je n’aurais pas cru. Je vis toujours avec ma meilleure amie. Lorsque j’ai eu Elias, je suis retourné quelques temps chez ma mère pour ne pas l’embêter avec un nourrisson. Mais il ne fallait pas nous voiler la face, on se manquait. Alors j’ai fini par revenir. Peut-être que la seule ombre sur mon tableau à présent et de ne pas l’avoir pour compagne…

pseudo/prénom ⊱ cassiopeia, Manon. âge ⊱ 22 ans. ton personnage est ⊱ à moitié inventé   idée de base de Gises avatar ⊱ Andrew Garfield    crédit ⊱ WILD HEART pour le vava dans la fiche. comment vous êtes arrivé(e) là ⊱ c'est mon petit doigt qui m'en a parlé (en vrai je connais Søren et j'ai fouiné). que pensez-vous du forum ? ⊱ Maaah qu'est-ce que je fous là d'après vous x). un dernier petit mot ⊱   

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