« Tu fais quoi là Maria bordel ? » dit une voix masculine, provenant du salon. « J'appelle la police. Il a violé Conny, on ne peut pas laisser ça impuni. » répondit la voix féminine. Conny était cachée derrière les escaliers en bois vernis. Ses yeux, telles des billes, brillaient de milles feux, mais pas par émerveillement. Plus par peur, par haine, et par dégoût d'elle-même. « Non ! Arrête ! C'est un de nos meilleurs amis. Tu crois que tout est simple dans la vie ? Il a eu une pulsion, juste une pulsion. On doit lui pardonner. Regarde-moi, on doit lui pardonner. » dit le père de famille. La mère était sous la coupe de son mari, et elle n'arrivait jamais à exprimer son opinion clairement. Elle suivait constamment les idées de son mari, quitte à ce que les conséquences retombent sur sa fille. « D'accord. » répondit-elle aussi simplement que si elle répondait à un autre caprice d'un de ses enfants. Conny n'en revenait pas. etait-ce possible ? Ses parents, ses uniques parents venaient de nier le fait qu'elle ait été violée ? Impossible.

Après quelques années dans le silence, Conny craqua. Elle avait aujourd'hui vingt-deux ans. Cela faisait deux ans que son violeur avait été démasqué par la famille, mais dont tout le monde se méfiait. La jeune blonde eut le temps, durant ces deux années, de se renfermer, de se mettre à faire une dépression, puis devint folle. Elle avait soudainement soif de vengeance. Elle avait décidé que ses prochaines années, elle les passerait à se perfectionner dans l'art de tuer. Sa cible ? Quelle question. cet homme. Le même homme qui l'avait déshabillée, et regardée de ses yeux bleus clairs. Son visage. Elle s'en souviendra sans doute toute sa vie.
Durant les quatre années qui suivirent, Conny obtint un travail, au salaire assez maigre, mais qui lui permettait de payer des cours d'auto-défense, sans attirer le regard de ses parents sur ces activités. En plus de ça, elle pouvait se permettre d'acheter une arme, et de se payer les services, au black, d'un homme qui pouvait tout lui expliquer de ce métier aussi étrange que puni par la loi.
C'est une fois tout cet apprentissage fini, et après qu'elle se soit confortée dans l'idée selon laquelle elle avait raison de se venger, qu'elle partit pour le Danemark. Tout cela tiendrait presque d'un mythe, d'un film d'horreur, ou d'un simple conte d'Andersen...